Quantité de mouvement relativiste



RELATIVITÉ RESTREINTE

1. Principes et postulats

1.1. Postulat d'invariance

1.2. Principe cosmologique

1.3. Principe de relativité restreinte

2. Transformations de Lorentz

2.1. Facteur de Michelson-Morley

2.2. Quadrivecteur déplacement

2.2.1. Invariance de l'équation d'onde

2.2.2. Interprétation hypergéométrique

2.3. Quadrivecteur vitesse

2.4. Quadrivecteur courant

2.5. Quadrivecteur accélération

2.6. Addition relativiste des vitesses

2.7. Variation relativiste des longueurs

2.8. Variation relativiste du temps

2.9. Variation relativiste de la masse

2.9.1. Équivalence masse-énergie

2.9.2. Lagrangien relativiste

2.10. Quantité de mouvement relativiste

2.10.1. Quadrivecteur énergie-impulsion

2.10.2. Relation d'Einstein

2.10.3. Force relativiste

2.11. Electrodynamique relativiste

2.11.1. Transformation du tenseur du champ

3. Espace-temps de Minkowski

3.1. Quadrivecteurs

3.2. Cônes d'Univers

L'énergie totale E et la quantité de mouvement equation d'une particule peuvent donc prendre n'importe quelle valeur positive (si la vitesse tend vers la valeur limite c, la masse s'adapte pour que le produit equation ne soit pas borné).

Dans l'expression de E , nous pouvons remplacer la vitesse equation par une fonction de equation:

equation   (49.203)

introduit dans :

 equation   (49.204)

nous avons :

equation   (49.205)

d'où (nous reviendrons sur cette relation de la plus haute importance lors de notre démonstration de la relation d'Einstein) :

equation   (49.206)

Nous n'avons pas gardé la partie négative de l'égalité précédente car elle n'a aucun sens en physique classique. Cependant, lorsque nous étudierons la physique quantique relativiste, il s'avérera indispensable de la préserver sinon quoi nous arriverons à des absurdités.

Cependant, nous pouvons bien évidemment écrire cette dernière relation aussi sous la forme :

equation   (49.207)

ou encore (beurk!) :

equation   (49.208)

En d'autres termes, l'énergie totale d'une particule en mouvement est égale à son énergie de masse additionnée par son énergie cinétique (rien de fondamentalement nouveau).

Cette relation présente deux cas limite où nous pouvons réduire la formule :

C1. Pour une particule au repos (p=0), nous pouvons réduire l'expression à equation (en omettant l'énergie négative...pour l'instant).

C2. Nous pouvons appliquer l'équation à une particule sans masse de manière à éliminer le premier terme ce qui nous donne alors equation.Un photon, par exemple, à une masse nulle au repos mais il n'est jamais au repos... Par définition, c'est un quantum d'énergie, son énergie cinétique n'est donc jamais nulle et il a donc un masse correspondant à son énergie cinétique. Ainsi, une particule de masse nulle au repos se déplace à la vitesse de la lumière, quel que soit le référentiel choisi! A l'inverse, une particule ayant une masse au repos non-nulle ne pourra jamais atteindre la vitesse de la lumière dans aucun référentiel.

Remarques:

R1. Comme nous le démontrerons plus loin (voir la "relation d'Einstein"), à partir de la définition de la loi de Planck, nous pourrons écrire equation

R2. La masse du photon peut difficilement être non nulle! Effectivement, la théorie quantique serait alors dans le cas contraire fausse. Or, elle n'a jamais été mise à défaut à ce jour (cf. chapitre de Physique Quantique Ondulatoire). On aurait également un léger changement sur la loi des forces électrostatiques et gravitationnel selon le potentiel de Yukawa (cf. chapitre de Physique Quantique Des Champs) et cela se remarquerait.

Cherchons maintenant les relations entre p et p' ainsi qu'entre E et E', pour qu'il soit possible à O' d'écrire :

equation   (49.209)

Nous commençons alors à nous débarrasser de la racine carrée:

equation   (49.210)

Si O écrit : 

equation   (49.211)

O' doit pouvoir écrire :

equation   (49.212)

Nous avons donc : 

equation   (49.213)

Si nous comparons : 

equation, equation, equation et equation   (49.214)

nous obtenons des expressions exactement semblables à celles utilisées pour les transformations de Lorentz des composantes spatiales et temporelles. Nous pouvons alors écrire, par similitude, que les transformations pour la quantité de mouvement et l'énergie sont dès lors données par :

equation   (49.215)

À nouveau, si nous prenons :

   equation   (49.216)

toujours avec equation .

Nous avons dès lors en exprimant toutes les relations précédentes de transformation dans les mêmes unités en se souvent que equation:

equation   (49.217)

Nous pouvons alors définir un matrice telle que:

equation   (49.218)

où nous retrouvons la "matrice de Lorentz" ou "tenseur symétrique de Lorentz" equation.

Le vecteur :

equation   (49.219)

est quant à lui, appelé le "quadrivecteur d'énergie-impulsion". Son utilité est que sa valeur est conservée, lors d'une réaction nucléaire. Si nous additionnons ces vecteurs sur toutes les particules (sans oublier les photons) avant et après la réaction, nous trouve les mêmes sommes pour les 4 composantes.

Remarques:

R1. La transformation inverse étant effectuée bien évidemment avec la matrice inverse que nous avons déjà exposée plus haut.

R2. Nous utilisons en optique relativises le quadrivecteur equation, où equation est la pulsation de l'onde et equation le vecteur d'onde (cf. chapitre de Mécanique Ondulatoire ou Optique Ondulatoire). Ce quadrivecteur est l'équivalent pour une onde électromagnétique du quadrivecteur equation pour une particule, multiplié par la constant de Planck equation. En effet, la dualité onde-corpusccule (cf. chapitre de Physique Quantique Ondulatoire) attribue à une onde une énergie :

equation   (49.220)

et une quantité de mouvement dont la norme est :

equation   (49.221)

RELATION D'EINSTEIN

Suivant le principe de relativité, nous souhaitons que la relation entre la quantité de mouvement et l'énergie d'une onde électromagnétique s'écrive de la même manière pour deux observateurs d'inertie en translation l'un par rapport à l'autre:

Si O écrit :

equation   (49.222)

alors O' doit pouvoir écrire :

equation   (49.223)

Reprenons la première relation ci-dessus et mettons-la au carré sans oublier que le photon à une masse nulle equation. Alors :

equation   (49.224)

et comme equation:

equation   (49.225)

Étant donnée connue la relation de Planck (définie en thermodynamique) :

equation 

nous  sommes amenés à écrire la fameuse "relation d'Einstein" que nous retrouverons très souvent en physique quantique ainsi qu'en thermodynamique :

equation   (49.226)

FORCE RELATIVISTE

Suivant le principe de la relativité, nous voulons que la relation entre la force et la quantité de mouvement s'écrive de la même manière par deux observateurs d'inertie en translation l'un par rapport à l'autre:

Ainsi, si O écrit :

equation   (49.227)

O' doit pouvoir écrire :

equation   (49.228)

La relation entre equation est assez compliquée dans le cas général. Nous nous limiterons ici au cas particulier où un corps est momentanément immobile dans O' et où donc l'observateur O' ne tiendra compte que de la force equation qu'il applique. Il l'appellera par ailleurs "force propre", car il n'a pas à se préoccuper d'autres forces (comme une force centrifuge, par exemple).

Il faut substituer p' et t' par p et t dans :

equation   (49.229)

Puisque :

equation   (49.230)

nous aurons :

equation   (49.231)

Nous avons par ailleurs vu que :

equation   (49.232)

Il reste donc :

equation   (49.233)

La composante de la force est donc invariable dans la direction du déplacement.

Pour les directions y, z perpendiculaires au déplacement:

equation et equation   (49.234)

En résumé:

equation   (49.235)

Cependant, pour passer d'un référentiel à un autre, il vaut mieux utiliser le "quadrivecteur force" défini comme la dérivée du quadrivecteur impulsion par rapport au temps propre :

equation   (49.236)

Effectivement, rappelons que :

equation   (49.237)


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