QUADRIVECTEUR DÉPLACEMENT



RELATIVITÉ RESTREINTE

1. Principes et postulats

1.1. Postulat d'invariance

1.2. Principe cosmologique

1.3. Principe de relativité restreinte

2. Transformations de Lorentz

2.1. Facteur de Michelson-Morley

2.2. Quadrivecteur déplacement

2.2.1. Invariance de l'équation d'onde

2.2.2. Interprétation hypergéométrique

2.3. Quadrivecteur vitesse

2.4. Quadrivecteur courant

2.5. Quadrivecteur accélération

2.6. Addition relativiste des vitesses

2.7. Variation relativiste des longueurs

2.8. Variation relativiste du temps

2.9. Variation relativiste de la masse

2.9.1. Équivalence masse-énergie

2.9.2. Lagrangien relativiste

2.10. Quantité de mouvement relativiste

2.10.1. Quadrivecteur énergie-impulsion

2.10.2. Relation d'Einstein

2.10.3. Force relativiste

2.11. Electrodynamique relativiste

2.11.1. Transformation du tenseur du champ

3. Espace-temps de Minkowski

3.1. Quadrivecteurs

3.2. Cônes d'Univers

Nous en tirons les relations de "transformation de Lorentz" pour passer des valeurs mesurées par O' et celles mesurées par O et inversement :

equation   (49.37)

qui ont par ailleurs comme propriété d'être covariantes (se traduisent comme par des relations ayant même structure lors d'un changement de référentiel Galiléen).

Remarque: Si v est beaucoup plus petit que c nous retrouvons la transformation de Galilée.

Nous pouvons aussi écrire les dernières relations sous la forme (le lecteur remarquera que les unités de tous les termes à gauche de l'égalité sont toutes identiques- il s'agit à chaque fois d'une distance!) :

equation   (49.38)

Nous pouvons alors mettre les transformations de Lorentz des coordonnées et du temps sous la forme matricielle (cf. chapitre d'Algèbre Linéaire) traditionnelle suivante qui définit la "matrice de Lorentz" ou de "matrice de Lorentz-Poincaré":

equation   (49.39)

et réciproquement :

equation   (49.40)

ce qui donne :

equation   (49.41)

sous forme indicielle cela est plus fréquemment noté :

equation   (49.42)

ce qui sous forme tensorielle s'écrit :

equation ou equation   (49.43)

Il s'agit de la forme traditionnelle chez les physiciens de l'expression de changement de référentiel localement inertiel par une transformation de Lorentz.

Remarque: Nous retrouvons le tenseur (la matrice) de transformation de Lorentz dans certains ouvrages sous la forme condensée equation  voir parfois equation  ou encore equation .

Le vecteur :

equation   (49.44)

est appelé le "quadrivecteur d'espace-temps" ou encore "quadrivecteur déplacement".

Remarquons que puisque :

equation   (49.45)

la transformation par la matrice equation conserve donc la norme. En termes, géométriques il s'agit donc d'une isométrie.

INVARIANCE DE L'ÉQUATION D'ONDE

Maintenant que nous avons déterminé les transformations de Lorentz, nous pouvons contrôler si l'équation d'onde est invariante relativement à ces dernières (rappelons que nous avons démontré plus haut qu'elle n'était pas invariante à une transformation Galiléenne).

Partant de la transformation de Lorentz écrite en clair :

equation   (49.46)

nous calculons les dérivées partielles par rapport à x et t (l'expression après la deuxième égalité ayant été démontrée plus haut dans ce chapitre):

equation   (49.47)

Ces relations peuvent aussi s'écrire :

equation   (49.48)

Au carré :

equation   (49.49)

Dans les équations de Maxwell, ou plutôt dans l'équation de propagation du champ électrique ou magnétique dans le vide, nous avons montré (cf. chapitre d'Électrodynamique) que l'opérateur suivant apparaissait :

equation   (49.50)

En substituant les expressions différentielles précédentes :

equation   (49.51)

Nous avons donc bien :

equation   (49.52)

qui montre qu'une transformation de Lorentz laisse invariant cet opérateur (Jackpot!). Nous avons donc obtenu ce que nous cherchions!

interprétation hypergéometrique

Revenons maintenant à nos transformations de Lorentz. Rappelons que nous nous sommes restreints au cas particulier où les axes d'espaces étaient parallèles (ce qui nous avait amené à définir le terme "transformations de Lorentz pures"). Cette configuration spéciale a une propriété géométrique intéressante dont parfois dont de nombreux ouvrages font usage.

Voyons de quoi il s'agit :

Nous avons vu dans le cadre des transformations de Lorentz des longueurs que nous avions une transformation spéciale (boost) que selon l'axe Ox, ayant pour les autres composantes equation. Ce qui nous permet tout à fait de réduire la matrice equation de transformation que nous avions à une matrice equation plutôt que equation comme nous l'avions obtenu plus haut :

equation   (49.53)

Les propriétés A, B, C, D de ses composantes sont telles que :

equation   (49.54)

La première relation peut être mise en relation avec une des relations remarquables de la trigonométrie hyperbolique (cf. chapitre de Trigonométrie) tel que :

equation et equation   (49.55)

la deuxième qu'il existe equation tel que :

equation et equation   (49.56)

Remarque: Le choix du signe "-" pour C et B sont utiles car comme nous avons toujours equation (de même pour equation qui est strictement positif) cela nous imposera à la fin des calculs d'avoir equation. Dès lors, comme equation et equation la seule manière pour que C (ainsi que B) puisse être négatif c'est de mettre un "-".

La troisième donne alors la relation d'addition remarquable :

equation   (49.57)

et donc equation que nous noterons plus simplement equation. Ce qui valide les relations :

equation   (49.58)

Finalement les transformations de Lorentz spéciales de vitesse v suivant l'axe X peuvent aussi s'écrire :

equation   (49.59)

ce qui nous amène à écrire :

equation et equation   (49.60)

La quantité equation (sans dimensions) est appelée "rapidité" par ceux qui l'utilisent en physique des hautes énergies. Nous nous arrêterons ici en ce qui concerne l'étude géométrique de la relativité restreinte trouvant que cela à de moins en moins d'intérêt de procéder ainsi (bien que ce soit fort sympathique).

QUADRIVECTEUR VITESSE

Nous pouvons de même déterminer les transformations de Lorentz des vitesses. Considérons une particule en mouvement dans le référentiel inertiel O' tel qu'au temps t', ses coordonnées sont x', y', z'.

equation
  (49.61)

Dès lors, les composantes de la vitesse v' sont :

equation   (49.62)

Quelles sont alors les composantes dans la vitesse dans O (rappelons que O s'éloigne à vitesse v) ?

A nouveau, nous écrivons :

equation   (49.63)

Nous pouvons différentier les équations de transformation des composantes que nous avons obtenus avant et ainsi pouvons écrire :

equation   (49.64)

Dès lors, nous avons :

equation   (49.65)

et de même :

equation   (49.66)

et :

equation   (49.67)

Et comme la vitesse constante du référentiel O' est donné par equation, nous avons alors :

equation   (49.68)

et inversement :

equation   (49.69)

Dans la limite de la mécanique classique, où la vitesse de la lumière était supposée comme instantanée et donc equation, nous avons :

equation   (49.70)

qui sont les transformations de Galilée telles que nous les avons vues en mécanique classique.

Comme nous pouvons le voir, les transformations des vitesses ne suivent pas trop la forme de la matrice de Lorentz que nous avions déterminé plus haut pour les coordonnées. Les physiciens, n'aimant pas ce qui est inhomogène, ont cherché à avoir les mêmes transformations pour les deux.

Ainsi, reprenons les relations de transformation des vitesses et récrivons les tels que ci-dessous :

equation   (49.71)

Ces relations peuvent s'écrire différemment si nous calculons :

equation   (49.72)

Soit en simplifiant un peu :

equation   (49.73)

Posons :

equation   (49.74)

et :

equation   (49.75)

et :

equation   (49.76)

Avec cette notation, la relation :

equation   (49.77)

s'écrit :

equation   (49.78)

En procédant de même pour chacune des composantes, nous aurons au total :

equation   (49.79)

et nous avons atteint ici notre objectif d'homogénéisation qui nous permet d'écrire si nous posons equation :

equation   (49.80)

ce qui sous forme tensorielle s'écrit :

equation ou equation   (49.81)

Le vecteur :

equation   (49.82)

est quant à lui appelé le "quadrivecteur vitesse".

QUADRIVECTEUR COURANT

Nous avons défini naturellement lors de notre introduction du tenseur du champ électromagnétique (cf. chapitre d'Électrodynamique) le quadrivecteur courant :

equation   (49.83)

que nous pouvons écrire :

equation   (49.84)

Dès lors, en considérant equation comme la densité de charge dans le référentiel propre se déplaçant à la vitesse v par rapport au référentiel O'. Du fait de la contraction des longueurs dans la direction de la vitesse, le volume occupé par une charge donnée sera multipliée par le facteur equation de sorte que :

equation   (49.85)

qui n'est d'autre que le "quadrivecteur courant" où nous retrouvons le quadrivecteur vitesse déterminé précédemment.


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