ÉLECTRODYNAMIQUE



COURS D'ÉLECTRODYNAMIQUE

1. Première équation de Maxwell

1.1. Equation de divergence du champ électrique

2. Deuxième équation de Maxwell

2.1. Equation de divergence du champ magnétique

3. Troisième équation de Maxwell

3.1. Equation du rotationnel du champ électrique

4. Quatrième équation de Maxwell

4.1. Equation du rotationnel du champ de déplacement

4.2. Monopôles magnétiques

5. Equation de conservation de la charge

6. Théorie de jauges

6.1. Tenseur du champ électromagnétique

7. Equations d'onde électromagnétique

7.1. Equation de Helmoltz

7.2. Energie véhiculée (vecteur de Poynting)

7.3. Emissions

8. Rayonnement synchrotron

8.1. Potentiels de Liénard-Wiechert

Nous allons dans ce chapitre étudier un ensemble d'équations qui peuvent résumer à elles seules l'ensemble de nos connaissances sur l'électrostatique et la magnétostatique. Ces équations, au nombre de quatre, se nomment "équations de Maxwell-Heaviside" (que nous abrégerons par abus comme de nombreux autres ouvrages "équations de Maxwell") et vont nous permettre d'aborder la branche de la physique appelée "électrodynamique" et donc des ondes électromagnétiques.

Remarque: Il est très important de bien comprendre ce qui va suivre! Certains des développements seront réutilisés dans les chapitres de Relativité Restreinte, de Physique Quantique Des Champs, etc. Par ailleurs, il faudrait que le lecteur lise en parallèle le chapitre de Relativité Restreinte pour mieux comprendre les tenants et aboutissants de certains résultats et la provenance de quelques outils mathématiques.

Rappel : Nous supposerons que tout à chacun sait en ce début de 3ème millénaire que les rayons gamma, les ondes radio, les micro-ondes, la lumière visiible (et non visible) sont simplement des ondes électromagnétique (E.M.) de fréquences différentes!

Première équation de Maxwell

Soit définit un champ de vecteurs equation dans l'espace. Considérons une surface S fermée dans le champ. Alors à chaque point (x, y, z) appartenant à la surface correspond un vecteur du champ.

Dans ce cas le théorème d'Ostrogradsky (cf. chapitre de Calcul Vectoriel) donne :

equationequation   (37.1)

avec V étant le volume de la surface (dite "surface de Gauss") fermée.

Remarque: Le théorème d'Ostrogradsky est vérifié à condition qu'il n'existe pas de singularités de equationequation dans V.

Rappel : Dans le cas du théorème de Ostrogradsky le vecteur equation est conventionnellement dirigé vers l'extérieur de la surface. 

Dans le cas particulier du champ électrique, nous obtenons des résultats très intéressants. En effet soit une charge Q repérée par rapport à un référentiel par le vecteur equation

Alors, nous avons vu dans le chapitre d'Électrostatique qu'en chaque point de l'espace il existe un champ  equation  tel que:

equation   (37.2)

d'où :

  equation   (37.3)

Comme nous pouvons le constater, le champ  equation  possède une singularité en  equation . Considérons une surface de Gauss tel que la charge Q se trouve à l'extérieur de cette surface. A l'intérieur du volume V délimitant la surface S le champ  equation  ne possède alors pas de singularité. Nous pouvons donc calculer la divergence de equation:

equation

equation

equation

equation
  (37.4)

Donc si nous calculons le flux à travers cette surface nous trouvons (voir le chapitre de Calcul Vectoriel pour la description détaillée de l'opérateur Nabla):

equation   (37.5)

Le flux est nul !

Dans le cas où la charge Q se trouve à l'intérieur de la surface de Gauss equation n'est plus défini en equation nous avons alors:

equation   (37.6)

Avec equation étant le flux de equation sur une petite boule B entourant la charge ponctuelle Q

Dans ce cas :

equation   (37.7)

car la divergence est définie partout sur V-B. Il nous reste donc: 

equation   (37.8)

Mais dans le cas d'une sphère il est facile de calculer equation

Nous avons : 

equation   (37.9)

d'où la "première équation de Maxwell" ou "loi de Gauss" pour le champ électrique (ou "théorème de Gauss") :

equation   (37.10)

Explications : Cette équation suggère que le flux du champ électrique traversant une surface close (d'où le cercle sur l'intégrale) est égale, à un facteur dimensionnel près, à la charge totale enfermée dans cette surface.

Remarques:

R1. Il est intéressant (et trivial) de remarquer que le résultat est identique si nous prenons la formulation relativiste (cf. chapitre de Relativité Restreinte) de l'expression du champ électrique (à cause des différentielles qui sont partielles et non totales) !

R2. L'intégrale de la dernière relation est une intégrale curviligne (donc évaluée sur une courbe). Dans le domaine de l'électrodynamique les intégrales curvilignes s'appliquent très souvent sur des chemins ou surfaces fermées d'où l'indication d'un cercle superposé au symbole de l'intégrale portant alors le nom de "circulation du champ de vecteurs".

Si nous exprimons maintenant cette équation en fonction du potentiel électrique, nous obtenons :

equation   (37.11)

où donc equation. Nous pouvons noter la relation ci-dessus de façon plus esthétique en utilisant le Laplacien scalaire, tel que nous obtenions la relation:

equation   (37.12)

appelée "équation de Maxwell-Poisson".

Deuxième équation de Maxwell

Dans le cas particulier du champ magnétique, nous obtenons des résultats très intéressants. En effet soit un courant I repéré par rapport à un référentiel par le vecteur equation. Alors en chaque point de l'espace, nous avons vu dans le chapitre de Magnétostatique qu'il existe un champ equation tel que:

equation     (37.13)

d'où :

equation   (37.14)

Comme nous pouvons le constater, le champ equation possède une singularité en equation. Considérons alors une surface de Gauss tel que le courant I se trouve à l'extérieur de cette surface.

A l'intérieur du volume V délimitant la surface S le champ equation ne possède alors pas de singularité. Nous pouvons donc calculer la divergence de equation:

equation

equation

equation
  (37.15)

D'où :

equation   (37.16)

Si nous calculons le flux à travers cette surface nous trouvons alors :

equation   (37.17)

Le flux est nul !

Dans le cas où le courant I se trouve à l'intérieur de la surface de Gauss equation n'est plus défini en equation nous avons alors : 

equation   (37.18)

Avec equation étant le flux de equation sur une petite boule entourant partiellement le conducteur rectiligne transportant le courant I. Dans ce cas:

equation  (37.19)

car la divergence est définie partout sur V-B.

Il nous reste donc:

equation   (37.20)

Mais dans le cas d'une sphère il est facile de calculer :

equation   (37.21)

Nous avons alors loi de Gauss pour le champ magnétique : 

equation   (37.22)

Dans le cas du champ magnétique, equation et equationsont perpendiculaires donc : 

equation   (37.23)

Remarque: D'où nous pouvons aussi déduire que equation!

Donc, soit donnée une surface de Gauss dans un champ magnétique, alors le flux du champ magnétique à travers cette surface vaut:

equation   (37.24)

relation qui constitue la "deuxième équation de Maxwell".

Explication : La deuxième équation est basée sur le fait qu'il n'existe aucun " monopôle magnétique" dans la nature, c'est-à-dire, qu'à tout pôle positif, nous devons retrouver un pôle négatif (à partir d'un aimant, les lignes du champ ne divergent pas). La deuxième équation vient toutefois rajouter l'idée (démontrée par Dirac) que s'il était possible de retrouver un monopôle dans la nature, il serait le point de source du champ magnétique. Nous verrons cela un peu plus loin dans les détails.

Remarque: Il est intéressant (et trivial) de remarquer que le résultat est identique si l'on prend la forme relativiste (cf. chapitre de Relativité Restreinte) de l'expression du champ électrique (à cause des différentielles qui sont partielles et non totales)!

Troisième équation de Maxwell

Nous démontrerons dans le chapitre d'Électrocinétique (car il faut des notions que nous n'avons pas encore rencontrées), que la variation du flux du champ magnétique dans le temps à travers une boucle conductrice induit une tension dans cette boucle donnée par la "loi de Faraday" :  

equation   (37.25)

et nous avons déjà démontré dans le chapitre d'Électrostatique que:

equation   (37.26)

donc:

equation   (37.27)

Remarque: Nous verrons dans le chapitre d'Électrocinétique qu'il n'est pas tout à fait correct de noter le potentiel U comme ci-dessus car au fait, la loi de Faraday exprime la force électromotrice (potentiel électromoteur) e et ce potentiel est non conservatif contrairement au potentiel électrostatique de Coulomb.

Si nous développons cette relation, en utilisant le théorème de Stokes (cf. chapitre de Calcul Vectoriel) nous obtenons alors:

  equation   (37.28)

Ceci est la "troisième équation de Maxwell" ou "loi de Maxwell-Faraday" dite parfois encore "loi d'induction".

Explication : La troisième équation affirme qu'une variation du champ magnétique produit un champ électrique dans une boucle conductrice. Cette équation est donc basée sur la théorie de Faraday.

Remarque: Il est évident que cette formulation est aussi relativiste.

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